De tout ce qu’on entend sur la nutrition, sur le poids et les saines habitudes de vie, un fait qui semble perdurer dans le temps et ce, malgré toute la confusion dans le monde de la nutrition, est certainement qu’on ne devrait pas manger le soir.
Vous savez que je déteste les interdits du genre. Mais voyons voir d’où vient cette idée et s’il y a quelque chose de bon à en tirer.
D’entrée de jeu, est-il vrai que notre corps n’est pas fait pour métaboliser de la nourriture avant le coucher et qu’il aurait même la gentillesse de stocker le tout en cellules graisseuses ? La réponse est soulageante : non. Mais nuançons.
Tout d’abord, il est farfelu de croire que notre corps devienne une sorte de Séraphin des calories le soir…Prétendre que le corps assimile différemment les macronutriments (glucides, protéines et lipides) différemment d’une heure à l’heure relève d’une incompréhension du fonctionnement du corps humain. La digestion est la même, peu importe l’heure.
Par contre, c’est un fait que de manger un repas copieux, riches en matières grasses avant le dodo peut nuire au sommeil. C’est le gros bon sens. Mais une collation normale, comme vous le feriez le restant de la journée ? Aucun lien.
Mais on m’a toujours dit de ne plus manger après x heures pour éviter de prendre du poids ?
Je sais (soupir…).
Il arrive très fréquemment (dans le genre TRÈS fréquemment) que nous mangions le soir pour des motifs non nutritionnels, c’est-à-dire sans ressentir la faim. Par exemple, l’association télé=grignoter ou le fait d’ENFIN pouvoir avoir un peu de temps pour soi quand les enfants sont couchés sont deux exemples que je rencontre souvent en bureau privé. Manger quand on veut relaxer, passer une belle soirée, bref, pour tout autre motif que la faim (physique) est effectivement un comportement à travailler.
Mais un instant! C’est vrai aussi pour tous les moments de la journée ! Pas seulement le soir ! Par contre, on (excluant la personne qui parle!) s’attaque aux soirs, car, vous le savez j’en suis certaine, c’est souvent « là que ça se passe ». Donc plus facile d’émettre comme dictat : « Ne mangez pas le soir » que d’entrer dans les réels motifs entrainant ce besoin de manger le soir. Nuance.
Ajoutons à cela le fait que les grignotines de soirée sont rarement nutritives (croustilles, bonbons, noix salées, etc), on comprend mieux le fondement de ce “précepte”, véhiculé souvent par les purs et durs de la nutrition et du culte du corps. En mettant un interdit strict, on évite d’aller dans les nuances, ce qui est pas mal moins compliqué, non?
Allons plus loin. Si une personne a faim le soir, même s’il est 23h et qu’elle allait se coucher, peut-elle manger ? Certainement. Je l’encouragerais même à écouter son corps et à s’interroger sur le type de collations qui lui conviendrait le mieux plutôt que de lutter contre le processus on-ne-peut-plus naturel qu’est la faim.
Si toutefois une faim intense se fait ressentir soir après soir, peut-être que cela pourrait signifier que les apports énergétiques sont trop faibles durant la journée. C’est souvent le cas lors d’une restriction pour perdre du poids. Dans ces cas, il faut travailler la journée entière plutôt que le soir de manière isolée. Et les idées préconçues telles qu’il faut s’affamer pour gérer son poids…
Enfin, si vous ressentez la faim le soir, ne paniquez pas ! Rappelez-vous qu’il n’est pas anormal de ressentir la faim, c’est même une bonne chose (faim ne signifie pas affamé, attention !). Permettez-vous une collation comme vous le feriez l’après-midi ou en matinée. Si vous avez simplement envie de manger, peut-être qu’une boisson chaude dans une jolie tasse (je vous jure, l’aspect visuel est important!) pourrait faire l’affaire? À essayer!
Intéressant. Matière à réflexion …