Nous assistons depuis quelques années à la montée du mouvement « body positivity », soit le fait d’aimer inconditionnellement son corps pour ce qu’il est, tel qu’il est, et j’en suis profondément heureuse. Comme plusieurs femmes, et je crois malheureusement pourvoir dire comme la majorité des femmes, j’ai eu mes périodes de profond mal-être en lien avec mon image corporelle et j’ai moi aussi déjà détesté mon corps. Le mouvement du positivisme à l’égard du corps fût réellement un point central dans ma vie à un certain moment de celle-ci. J’embrasse ce mouvement.
Toutefois, avec mes années en tant que nutritionniste clinicienne et avec le nombre de récits de vie aussi diversifiés qu’uniques auxquels j’ai été exposés, force est d’admettre que ce mouvement ne rejoint pas toutes les femmes.
« Ah non? Comment est-ce possible? » me martèleraient certaines personnes convaincues, et je les comprends, du bien fondé de cette vision.
Car pour certaines personnes, il n’est pas possible d’aimer leur corps actuel. Impossible. Inconcevable et même, parfois oui, non désiré.
Et vous savez quoi? Je les comprends.Car moi aussi, j’aurais du mal à AIMER mon corps si celui-ci m’empêchait de faire mes activité; que celui-ci me limiterait dans mes projets de vie (voyager, par exemple) et qu’il me réveillerait les nuits en raison de douleurs chroniques, que même des médications puissantes ne parviendraient pas à soulager. Je n’aimerais pas mon corps si j’avais associé celui-ci à des évènements traumatiques.
Alors, que faire? Détester ce corps? Non, il y a une nuance, et ce court texte se veut une introduction à ce concept que j’aime également beaucoup. Je fait référence ici au concept de « body neutrality », ou littéralement le fait d’être NEUTRE par rapport à son corps. Comprenez moi bien: je préfère réellement quand il est envisageable de célébrer et d’aimer son corps, mais quand on le déteste depuis des années, voire des décennies, le fait de devenir NEUTRE par rapport à celui-ci, de mettre fin à ce conflit interne, est déjà un immense pas vers l’avant. J’encourage donc toute personne qui éprouve du dégoût pour soi à envisager à accueillir son corps dans la neutralité, pour le moment, plutôt qu’à essayer de l’aimer du jour au lendemain. C’est beaucoup plus réaliste. Avec le temps, cette neutralité pourra tendre vers l’acceptation et, qui sait…l’amour de son corps. Mais, une chose à la fois 😉
Comment savoir si l’approche « body neutrality » est pour vous?
Sans être exhaustive, cette liste peut vous aiguiller.
- Vous évitez les miroirs car vous ne voulez pas voir votre reflet dans celui-ci.
- Vous avez des propos disgracieux, voire méchants, à l’égard de votre corps.
- Vous êtes convaincue que vous atteindrez le bonheur à condition que votre corps ne change.
- Vous négligez les soins apportés à votre corps.
Si vous vous reconnaissez en tout ou en partie dans ces énoncés, considérez voire votre corps sous un nouvel angle. Le fait de sentir une pression de devoir AIMER son corps, comme le veut le mouvement populaire, génère frustration, culpabilité et sentiment d’impuissance chez certaines personnes qui sont trop loin de cette réalité. Alors, plutôt que de détester son corps, acceptons-le tel qu’il est aujourd’hui, sans émotion. Il est comme cela aujourd’hui, et cela ne sera pas toujours le cas. Mais plutôt que de gaspiller de l’énergie à le détester, investissons cette énergie sur des comportements plus constructifs. Bonne réflexion!
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